Les progrès thérapeutiques, mais aussi le recul de l’âge de la retraite font que de plus en plus de personnes atteintes de maladies chroniques (15 millions en France), travaillent ou veulent travailler, un « vrai enjeu » pour les entreprises, selon les experts.
Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies chroniques désignent des affections de longue durée qui en règle générale évoluent lentement. Elles sont la toute première cause de mortalité dans le monde (29% des personnes décédées en 2008 avaient moins de 60 ans). La notion « recouvre des situations extrêmement diverses, des intensités diverses », allant du VIH-sida à la maladie de Parkinson, en passant par le diabète, les hépatites, le cancer ou encore la sclérose en plaques, a souligné lors d’un récent colloque à Paris Annick Montfort, responsable du fonds public pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Or, a-t-elle relevé, « à peu près 35% de ces personnes sont en activité ».
Selon elle, ceux qui s’intéressaient à cette question il y a quinze ans étaient « un petit peu comme des cosmonautes » car « pour la grande majorité des malades, la problématique, c’était d’abord le soin », la question du travail ne se posant même pas. Mais aujourd’hui, l’enjeu est économique parce qu’il faut que ces personnes trouvent leur place dans l’entreprise « avec le moins de conséquences en termes de productivité ».
Cependant, l’identification des salariés concernés « est toujours très compliquée », notamment parce que les effets de la maladie sont « souvent non visibles », souligne Dominique Baradat, membre de l’Association régionale pour l’amélioration des conditions de travail (Aract) en Aquitaine. Beaucoup de malades préfèrent rester discrets : ainsi 62% des séropositifs choisiraient de garder leur pathologie secrète au travail. Lorsqu’elles taisent leur maladie, les personnes « régulent souvent au détriment de leur santé, en prenant les traitements à des heures différentes, voire en ne les prenant pas », souligne Mme Baradat…
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